Paco, c’est d’abord une voix, vraiment incroyable, hyper éraillée. On entend presque chaque pilon fumé par le rappeur dans ses mots. Et c’est aussi une plume, affûtée, avec un vocabulaire riche et des figures de style ombreuses, ainsi qu’une vraie science de la rime et des assonances. Un style sobre, efficace, dans la tradition des plus grandes performances du rap indé francilien. Mais si la forme est soignée, avec une ambiance légèrement à l’ancienne (mais en plus musical, tout de même), c’est évidemment le fond qui est de qualité. Il incarne à merveille l’anti-héros des quartiers, il répète finalement qu’il n’est qu’un homme comme les autres, qui a ses vices et ses faiblesses. Plus que du rap conscient, c’est du « rap de vie ». véritable pilier du rap français underground, voilà un nom qui inspire la sympathie. D’ailleurs, à l’écoute de ses textes, et de ses valeurs, on peut se mettre d’accord sur le constat suivant : Paco est un bon gars, un vrai, un respectable. La course à l’oseille ne lui a pas fait perdre la tête, et c’est peut-être un peu pour ça qu’il n’a pas voulu percer en faisant des sons plus commerciaux ou dans la tendance. Le rappeur de Montreuil cultive son image d’électron libre depuis ses débuts de carrière dans les années 2000
« HipHop Coner »